Les caprices des jeunes «employables»

Que ce soit avant ou après l’embauche, on ne compte plus les excuses avancées (par une minorité, fort heureusement) pour ne pas accepter une offre ou pour quitter un travail. On a pu en répertorier douze. Parmi les plus comiques on cite : Ce métier n’est pas pour moi, le job n’est pas motivant, les horaires sont infernaux, et enfin mon fiancé est mécontent de mon nouvel emploi du temps… «Les jeunes d’aujourd’hui recherchent une médiane assez utopique entre ambiance intéressante, salaire motivant et satisfaction personnelle». Consultante Rh pour Alias Human solution (Casablanca), Boutheina Zkiq reconnaît la fréquence des cas. «Il m’arrive très souvent de croiser dans ce métier de jeunes profils qui s’amusent à faire le tour des boîtes sans jamais réussir à se poser quelque part pour de bon». Déconcertant quand on sait que ces personnes se plaignent par la suite de l’acharnement du sort contre elles. Ayant entre 20 et 27 ans, elles reflètent un autre angle de la population active, toutes catégories sociales confondues. Pour une raison imperceptible, l’expression «il n’y a pas de sot métier» ne semble plus faire son petit effet. Quand on interroge ceux qui expérimentent actuellement cette situation, beaucoup affirment ne pas avoir été en mesure de trouver un emploi correspondant à leur niveau ou à leurs aspirations. A les croire, les postes proposés sont presque toujours en deçà de leurs expectatives. «Avec un DESS en finances, il est absolument hors de question que j’accepte un job en dessous de mes standards». Meriem préfère attendre une meilleure aubaine plutôt que d’exercer la fonction de téléopératrice par exemple. «?a serait vraiment malheureux d’en arriver là après tout ce que ça m’a coûté». On l’aura compris, un rien vaut mieux qu’un peu… Lorsqu’au final quelques-uns se résignent à accepter de petits boulots, ce n’est que pour y maugréer de plus belle contre un système détestable. Autant de choses qui justifient par la suite une attitude je-m’en-foutiste par rapport à la seule source de revenu personnel dont ils disposent. Cela donne en clair une pause déjeuner qui succède à une pause café, elle-même précédant une pause cigarette, le tout entrecoupé d’interminables séances de MSN et/ou de SMS. Une fois la motivation de ces employés en berne, ils rivalisent d’ingéniosité pour excuser des retards en masse et un taux d’absentéisme effarant : certificats médicaux douteux, déplacements urgentissimes de dernière minute, maladie d’un proche (également de dernière minute), etc.