Nouvelle ère : “Ou on est patriote ou on est traître”

Hakim Arif

“Ou le citoyen est marocain, ou il ne l’est pas. Fini le temps du double jeu et de la dérobade. L’heure est à la clarté et au devoir assumé. Ou on est patriote ou on est traître. Il n’y a pas de juste milieu entre le patriotisme et la trahison. On ne peut jouir des droits de la citoyenneté, et les renier à la fois en complotant avec les ennemis de la patrie”. Le discours royal à l’occasion du 34e anniversaire de la Marche verte était un immense tournant dans la vie du pays en général et de l’affaire du Sahara en particulier. Le ton a surpris et il y a de quoi. Le Maroc entame une nouvelle étape, celle de la clarté et du règne de la règle de droit. Si les pouvoirs publics sont incités à agir contre la trahison, le roi n’en a pas moins précisé que cela doit se faire dans le respect de la loi. Une mise en garde afin qu’il n’y ait pas de dérapages. Seule la Justice est habilitée à juger et à sanctionner. Le discours a porté un réel changement dans le traitement de l’affaire du Sahara. Un changement qui a irrité l’Algérie voisine qui télécommande Mohamed Abdelaziz, le chef du polisario. Cela explique aussi les manœuvres qui allaient suivre. Ainsi avons-nous eu droit à une fausse grève de la faim que la machine médiatique espagnole a transformée en victoire du bien (les séparatistes) sur le mal (le Maroc). L’Espagne qui colonisait le Sahara est devenue aujourd’hui le défenseur des droits des Sahraouis pour lesquels elle n’a pas construit le moindre hôpital durant toutes ses années d’administration. L’Algérie de son côté a beaucoup investi à fonds perdus et «espérait» la mort d’Aminatou Haidar afin de contrarier davantage le Maroc. Même les Marocains ne pouvaient espérer un tel dénouement. Après tout, Aminatou Haidar est une des leurs. La violence du discours a été ressentie comme une ferme détermination par le polisario qui n’en finit pas d’attendre la solution algérienne. Il se rend compte petit à petit que l’Algérie ne veut pas de solution et que le conflit la sert mieux. Le polisario n’est qu’une carte. C’est ce qu’ont confirmé les dirigeants du polisario qui ont regagné le pays. La fermeté royale d’une part et les tergiversations algériennes de l’autre ont fini par donner au polisario le sentiment qu’il tourne en rond. «En toute responsabilité, Nous affirmons qu’il n’y a plus de place pour l’ambiguïté et la duplicité», a souligné le souverain. Si le polisario comptait encore sur ce qu’on appelle le «polisario de l’intérieur», il peut changer d’angle. Les Sahraouis prennent d’ailleurs conscience que vivre au sein d’une république dirigée par ceux-là mêmes qui détournent les aides de la communauté internationale et qui font de l’utopique république arabe sahraouie leur fonds de commerce, n’offre vraiment pas de perspectives valables. S’ils comptent par ailleurs sur l’Algérie pour les aider, c’est leur droit. Mais ils savent que l’Algérie abandonnera le polisario dès qu’une opportunité apparaîtra.

Les hommes de la vision royale

La vision royale du développement porte sur tous les secteurs de la société. Elle touche à l’économie, la société, la politique, les affaires étrangères, la religion… Une même démarche est appliquée dans tous ces domaines d’où la cohérence de la vision.

HAKIM ARIF

La vision royale du développement a besoin d’être portée par des hommes ayant les qualités nécessaires à la conduite et à la réussite de la méthode royale. Qu’on les appelle garde rapprochée ou amis du roi ou encore cercle du pouvoir, peu importe, ils sont compétents et assument leurs responsabilités, faisant fonction de relais entre le palais et les décideurs politiques, économiques et sociaux. Les hommes de cette garde rapprochée sont reconnus pour leur compétence dans les domaines dont le roi leur confie la gestion. Mohamed Mounir Majidi, Rochdi Chraïbi, Hassan Bouhemou, Mohamed Yacine Mansouri, Fouad Al El Himma sont tous des hommes de caractère qui ont pu s’imposer dans les champs qui leur ont été impartis. L’économie est dévolue à Mounir Majidi qui veille sur Siger, la holding royale, tout en assurant le secrétariat particulier du roi. Il intervient en plus dans le sport auquel il a donné une véritable impulsion en commençant par son club le FUS de Rabat auquel il applique une méthode de gestion moderne. Stratège avéré, Hassan Bouhemou aura à s’occuper de la destinée de la Société nationale d’investissement (SNI) qui contrôle l’ONA. Le tout étant coiffé par Siger et donc Mounir Majidi. On retrouve une fois encore cette cohérence de la vision qui réussit si bien à l’ensemble. Rochdi Chraïbi, le chef du secrétariat particulier du roi veille de son côté à la bonne marche des actions royales. Mais bien entendu, il faut toujours quelqu’un de solide pour garder le temple fiscal, sans quoi, l’Etat trouverait bien de la peine à financer ses ambitions. Noureddine Bensouda s’en charge. Depuis qu’il est à la tête de la direction générale des impôts, l’argent rentre bien, sans que les contribuables en soient choqués. Quant à Fouad Ali Al Himma, son action a introduit une nouvelle méthode de traitement des affaires politiques. Ami du roi certes, mais il serait réducteur de prétendre que son parti, le PAM, ait bénéficié de faveur du palais pour se retrouver aujourd’hui en tant que première formation politique. Ce serait surtout injuste envers les militants du parti qui se sont battus sur tous les fronts pour arriver au résultat qu’on sait. Très proche des citoyens, le roi sent leurs désirs et leurs attentes. Lorsqu’il était apparu que le sport décevait les jeunes, il est intervenu pour tout changer. Une nouvelle politique sportive est mise en place, impulsée par les orientations royales et appliquée par des hommes nouveaux. Mouncef Belkhayat est arrivé au ministère, il agira au sein du gouvernement, pour tout changer. Il travaillera avec les fédérations dont les plus importantes ont adhéré au projet royal. Abdeslam Ahizoune veillera sur l’athlétisme, Fayçal Laâraïchi s’occupera du Tennis, Ali Fassi Fihri prend en charge l’avenir du football et la natation sera le lot de Taoufk Ibrahimi.

Sahara : Un pas en avant…

On ne peut pas dire que l’année 2009 est une simple continuité dans le conflit du Sahara. Les résolutions du Conseil de sécurité confortent le Maroc. Elles définissent clairement le projet d’autonomie comme base des négociations pour la solution politique envisagée.

Ahmed Charaï

Depuis la résolution 1536, le cap n’a pas varié : la nomination de Christopher Ross comme nouveau représentant du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara est encadrée par ces résolutions.

Les pays les plus importants affichent leur soutien à cette proposition. Washington, Paris et Londres n’en font plus mystère. Ces soutiens mettent mal à l’aise l’Algérie dont la position sur le référendum n’a plus d’écho.

Mais, on l’a vu à Manhasset, le Polisario et l’Algérie perpètrent leur politique d’obstruction. Le Conseil de sécurité n’a pas les moyens d’imposer une solution quelconque.

Nos ennemis ont même tenté d’allumer des contre feux. De manière sournoise, ils instrumentalisent les droits de l’homme. Un rapport de Human Rights Watch relève quelques dépassements et une difficulté dans la création d’associations. Ils font un tapage autour pour appuyer l’idée de charger la Minurso de «la protection des droits de l’homme». Heureusement, le Maroc a pu déjouer la manœuvre. Plus près de nous, l’affaire Aminatou Haidar est l’archétype des opérations que les services algériens utilisent pour saper la possibilité de négociations. Car la communauté internationale attend nos voisins sur un point précis : que proposent-ils en vue d’une solution négociée ?
2010 L’opportunité L’année qui s’annonce ne devrait pas changer le décor planté. Mais le Maroc a l’occasion d’accroître son avantage diplomatique. Comme les précédents, le nouveau représentant de Ban Ki-moon devra se rendre à l’évidence et désigner la partie qui ne fait aucun effort en vue d’une solution politique définitive et acceptée par tous.

Il faut donc continuer avec la même abnégation le travail entamé depuis l’annonce de l’offre d’autonomie.

Par ailleurs, sur le terrain, il faut avancer. La construction démocratique doit s’accélérer. Le projet de régionalisation avancée se doit d’entrer dans une phase concrète. Le Maroc ne peut rester otage du bras de fer avec nos voisins de l’Est, ce conflit étant potentiellement de longue durée.