Des bulles et des guests

Champagne à flots et brochettes de framboises.Quelque 500 happy few débordaient sur les trottoirs de la rue Boissy d’Anglas, au quartier Racine à Casablanca, ce mardi 21 octobre, se bousculant et se marchant sur les pieds. Se marcher sur les pieds, c’est déterminant pour un vernissage, c’est même le premier baromètre de réussite. A condition que ces mêmes pieds soient chaussés de Gucci, Ferragamo et autres marques italiennes. On a retrouvé bien sûr l’essentiel de la faune si particulière des vernissages casablancais : douairières endiamantées, hommes d’affaires, intellectuels, pseudo intellectuels, vrais passionnés d’art, collectionneurs, artistes, journalistes…

Nouveau travail

Parmi les VIP repérés, le tout nouveau patron de 2M Salim Cheikh, l’ancien président de la même chaîne Fouad Filali, Amyn Alami patron de CFG groupe… Côté artistes : Mohamed El Baz, fraîchement marié accompagné de sa douce moitié, Hassan Darsi, Mohamed Mourabiti, le photographe new-yorkais Touhami Nadr, la sculpteuse Ikram Kabbaj, l’autre Kabbaj, Khadija la designer, l’autre designer Soumia Jalal…

Pas assez de place pour admirer l’œuvre de Binebine, il faudra revenir quand ce sera plus calme (l’expo dure jusqu’au 11 novembre) . Les acheteurs, eux, ont dû passer plus tôt comme en témoigne le nombre important de pastilles rouges sur les tableaux.

C’est certainement la plus grande expo de Binebine, après celle de Bab Rouah, l’année dernière, pour les vingt ans de carrière de l’artiste. En tout cas, celle qui montre le plus de facettes du plasticien: peintures, sculptures, dessins et lithographies. Binebine expose ici un travail nouveau. Ses tableaux s’imprègnent de nouveaux tons, de couleurs nouvelles, du rouge par ci par là. Des teintes pastel aussi qui participent à la «dédramatisation du sujet» comme le souligne Daki.

On serait tenté de croire que Binebine arrive ici avec un nouveau style, mais à bien y regarder, la douleur, la souffrance, l’isolement sont toujours là. Comme des réminiscences d’un vécu, d’un passé, d’une histoire familiale marquée par le départ du père et la disparition du frère. La sculpture, nouvelle passion de l’artiste, reprend l’essentiel de son œuvre picturale. Une œuvre habitée par les petites gens, les harragas… Des personnages qu’on retrouve aussi dans les romans de Binebine.