Si durant des années la volonté politique dans le domaine sportif a fait défaut, laissant penser que ce secteur n’était pas d’un grand intérêt pour nos dirigeants, cela ne voulait pas dire pour autant que ces derniers n’avaient pas lœil sur tout ce qui s’y rapportait de près ou de loin. Le constat qui en a été établi et présenté dans le message royal lors de ces assises du sport est venu rappeler à tous les acteurs du sport au Maroc leur responsabilité quant à la situation affligeante dans laquelle patauge ce secteur. Sans pour autant négliger les acquis enregistrés et les sacrifices consentis par une poignée de dirigeants, devenus denrée rare au fils des ans, c’est à un langage franc auquel ont eu droit les participants à ce 2e colloque de l’histoire du Maroc consacré au sport. Un langage qui en a surpris plus d’un à l’image de Mohammed Mjid, président de la fédération royale marocaine de tennis et vice-président du CNOM : Sa majesté a fait une photographie fidèle de la situation, il a tout dit en quelques pages sur l’état du sport. Je suis en quelque sorte témoin de toutes les étapes traversées par le sport au Maroc et je peux vous confirmer qu’il n’y a jamais vraiment eu une politique du sport rationnelle, active, planifiée, parce que personne ne croyait au sport. Le sport était considéré comme un péché de jeunesse ou une activité pour maigrir. Le sport actuellement est devenu essentiel. Pour moi c’est la priorité parce qu’elle fait l’homme qui va diriger demain l’industrie, le tourisme et le reste. 40 % de la population ont 19 ans, 65% ont 25ans et les partis politiques, je n’ose pas dire ce que j’en pense publiquement. Aucun parti n’a prévu une ligne dans son programme sur ce sujet… D’ailleurs ils n’ont pas de programme à la base. Toutes les carences et les faiblesses ont été évoquées lors de ce message qui restera sans nul doute historique. Constat, tableau de bord, plan de travail, avertissement chacun y est allé de sa propre interprétation mais tous s’accordent à dire qu’il y a le feu en la demeure. C’est un appel aux responsables du sport pour prendre conscience de l’importance de ce secteur non pas en 2020 mais dans l’immédiat. Le sport national a besoin de prendre des dispositions et des remèdes d’urgences compte tenu de la dégradation du niveau national d’une façon générale. Le discours royal est en lui-même un programme, nous a déclaré Hamid Lahbabi, chargé des affaires juridiques, du contentieux et de l’homologation des contrats auprès de la FRMF. Pour pouvoir accompagner les changements rapides que connaît le sport mondial et répondre aux exigences de développement du professionnalisme, il est fort probable que les premiers changements seront d’ordre institutionnel et juridique. Cela permettra dans un premier temps de définir les responsabilités et accélérera la mise en place de mécanismes appropriés de contrôle et d’audit afin, comme tient à le rappeler le message royal, de mettre un terme à l’opacité qui entoure les finances de nombreux clubs. Moi je sors satisfait de ce que j’ai entendu aujourd’hui, si les bonnes résolutions sont prises, le dirigeant honnête n’a rien à craindre, il va finalement pouvoir travailler en toute sérénité sur le long terme. Par contre, le dirigeant malhonnête, lui, a des soucis à se faire, nous a déclaré Hakim Doumou président du KAC de Kenitra. Place au sport à présent.