Le procès de 38 personnes, dont plusieurs dirigeants syndicaux, interpellés à la suite de l’agitation sociale survenue dans le bassin minier de Gafsa, s’est ouvert le 4 décembre devant la chambre criminelle du tribunal de cette ville du sud tunisien en présence d’une cinquantaine d’avocats tunisiens et d’un grand nombre d’observateurs étrangers, français et marocains notamment, syndicalistes et défenseurs des droits de l’homme. La prochaine audience a été fixée au 11 décembre. Les troubles qui ont secoué cette région pendant plusieurs mois, provoquant la mort de jeunes chômeurs et l’interpellation d’une centaine de manifestants, avaient été déclenchés, en janvier dernier, par les résultats contestés d’un concours d’entrée à la Compagnie de phosphates de Gafsa, le principal employeur de la région. Les jeunes sont descendus dans la rue, avec le soutien de certains syndicalistes locaux, pour dénoncer la «corruption» et le «népotisme». Le calme n’est revenu qu’après le déploiement de l’armée dans la ville de Redeyef, principal foyer d’agitation. Il s’agit du mouvement social le plus important, et le plus long, en Tunisie depuis l’arrivée au pouvoir du président Zine El Abidine Ben Ali il y a plus de 20 ans.