La 17e session du Comité mixte CGEM-CEOE (Confederacion espanola de organizaciones empresariales) qui vient de se tenir à Madrid, lundi dernier, s’est déroulée dans un contexte bien particulier. Un contexte de crise dans lequel l’Espagne est déterminée, conformément à la Déclaration du G8 Patronal, à gagner davantage de marchés marocains. «Il n’est nul besoin de présenter des statistiques pour démontrer l’intensité des relations économiques entre l’Espagne et le Maroc. Le quart de nos échanges avec l’Europe se fait avec l’Espagne. L’importance de nos relations bilatérales se consolide d’année en année et se nourrit d’affinités très fortes qui existent entre nos deux pays. L’Espagne est le deuxième client et le deuxième fournisseur du Maroc. L’Espagne est également le deuxième investisseur étranger au Maroc». La déclaration de Moulay Hafid Elalamy, président de la CGEM, plantera le décor… D’ailleurs, le Statut avancé dont vient de bénéficier le Maroc en représente la toile de fond. «Le renforcement des relations bilatérales a pour ambition d’accompagner la dynamique que connaît le Maroc et d’accélérer le partenariat Maroc-Union européenne», poursuit le Patron des patrons marocains. Concrètement, la partie marocaine propose que le Forum économique Maroc-Union européenne se déroule dès le premier semestre 2009. L’organe serait pilotée par les représentants d’associations patronales marocaines et européennes de telle sorte à rapporter régulièrement au Conseil d’association les obstacles au commerce et à l’investissement.
L’Espagne en récession
Au pays de Juan Carlos, les indicateurs sont en rouge. La situation interpelle. Les déclarations de Juan Iranzo, directeur général de l’Institut espagnole d’études économiques l’attestent : «la situation est extrêmement complexe. Les restrictions de crédit ont une répercussion directe sur la croissance. Le pessimisme de l’OCDE est clairement affiché. Se tourner vers les pays émergents représente une issue».
L’Espagne se retrouve aujourd’hui avec une épargne interne insuffisante pour financer les investissements. La crise du secteur de l’immobilier, qui affichait une croissance depuis 1996, est palpable. Une chute de 30% des prix des résidences est pressentie. Inversement, le Maroc a un besoin alimenté par l’effet démographique. Said Sekkat, secrétaire général de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers le rappelle, chiffres à l’appui. «189.000 logements à terme sont attendus dans le cadre de la vision sociale. Dans les provinces du sud, 70.000 logements sont attendus. La création de villes nouvelles devrait également entretenir l’engouement à la construction. Globalement, c’est un déficit d’un million de logements qui a été recensé». Ce secteur devrait servir le processus enclenché entre les deux pays riverains. D’autres domaines ont été mis en exergue. Mais il s’agira pour les deux pays d’accorder leur violon afin que les partenariats profitent à chacun d’entre eux. Il en va de la pérennité même du Statut Avancé dont bénéficie aujourd’hui le Maroc.