En arrivant de Casablanca par la route côtière, on accède au Resort du Groupe Kerzner par une porte en pisé crénelée donnant sur une route tortueuse bordée de fleurs et de jets d’eau. Il faut attendre le bout du chemin pour apercevoir en contrebas un bâtiment digne d’un palais des milles et une nuits. Au premier coût d’œil, le ton est donné : tout est spacieux et luxueux, de l’hôtel 5 étoiles à 1000 lits, au spa, au casino de 485 machines à sous et 60 tables de jeu, à la boite de nuit «The Sanctuary», aux 11 restaurants et bars, ainsi qu’au golf de 18 trous avec vue sur mer imaginé par Garry Player et qui sera géré par l’équipe du Troon Golf. Le centre international de conférences est lui aussi impressionnant : modulable avec 3 grandes salles et avec la possibilité de disposer de 20 salles de sous-commission, il se veut un pôle conférence pour le Maroc et pour le monde avec sa capacité d’accueil de 1700 personnes.
Si tout est pensé pour le travail, la fête, le sport ou la détente, la famille n’est pas en reste. Pour Emmanuel Comble, directeur exécutif Ventes et marketing du resort «Nous ne négligeons en rien la famille. Le complexe comprend un espace enfants avec crèche, kids et teenagers club, une piscine spéciale pour les enfants, mais aussi une salle de jeux, une salle de cinéma et une boite de nuit juste pour les enfants. Le tout avec pas moins de 40 personnes à leur service. De plus, 70% de nos chambres se connectent entre elles, permettant à la chambre des parents et à celle des enfants d’être reliées pour créer quasiment des appartements familliaux».
Et ce n’est pas la crise qui devrait y changer quelque chose. Pour Marie-Béatrice Lallemand, la présidente directrice générale de Kerzner Maroc, la crise est une opportunité pour le Maroc. «Je pense sincèrement que cette crise est une aubaine pour le Maroc qui pourra récupérer les touristes qui délaissent les destinations lointaines», dit-elle. Si 49 des 67 villas des lotissements de la station ont déjà été vendues à des Marocains-sans même avoir de villas témoins, les tours opérateurs étrangers ont déjà réservé jusqu’en 2011 pour 100 millions de dirhams, principalement autour de l’offre conférence. Mais cela aura-t-il réellement des répercussions sur le développement de la région? Le Resort offrant une totale prise en charge du client, on peut se demander s’il en sortira pour visiter Al Jadida ou Azemmour. D’après Emmanuelle Comble, c’est un travers que le Mazagan Beach Resort veut éviter en étant lui-même initiateur de projets touristiques. «Il ne s’agit pas uniquement de profiter des avantages de la région, mais aussi de participer à son développement. Je pense aux spécificités locales comme le cheval, la fauconnerie, les sports nautiques aussi. Ce sont des activités que nous comptons développer avec les artisans de la région bien évidemment», souligne-t-il.
Sur les 6,3 milliards de dirhams d’investissement, 3,1 milliards ont déjà été investis pour la première tranche (hors volet résidentiel). Sans compter les 3800 ouvriers qui ont été nécessaires à la construction du complexe, bon nombre de services à la construction ont été externalisés à des entreprises marocaines, et 1200 emplois directs pour 1600 en saison haute seront créés (dont 200 personnes simplement pour les cuisines) et un autre millier d’emplois indirects. Le groupe est d’ailleurs en phase de recrutement de ses futurs collaborateurs : une caravane fait le tour des grandes villes du royaume. 1,2 million de dirhams devraient être investis dans des formations de «luxury attitude» allant de 6 semaines à 3 mois, en partenariat avec le ministère du Tourisme et de l’artisanat.
Enfin, il semblerait que le groupe Kerzner ait remporté l’appel d’offre pour ses positions «eco-friendly» ; la convention signée avec le gouvernement en 2004 fait mention expresse de l’obligation de préserver l’environnement et les écosystèmes ambiants. Ainsi, «l’herbe utilisée pour le gazon du golf a été importée spécialement des Etats-Unis. C’est une herbe qui pousse en bord de mer et peut donc être irriguée avec de l’eau salée ou saumâtre. Pas besoin de prendre sur l’eau de cette région agricole, nous serons quasiment autonomes» précise Stéphane Talbot, le directeur du Golf. Le site devrait même avoir sa propre station d’épuration et récupérer l’eau de pluie dans deux lagons artificiels pour l’arrosage. Le groupe s’est aussi engagé à respecter l’opération Plages propres dans le cadre du partenariat avec le plan Azur.